top of page

LA LÉGENDE DES SIÈCLES

une histoire d'Humanités, d'après Victor Hugo

A l’origine, « les dieux, ces parvenus, règnent et seuls debout composent leur grandeur de la chute de tout. »

Le rideau s’ouvre sous l’Olympe. Les rires des dieux résonnent et font face au mutisme des hommes effrayés. Paradoxe étrange qui n’augure rien de bon, «la terre est aujourd’hui comme un radeau qui sombre...» C’est la fin d’un monde.

​​

Sur scène, cette fin d’époque est à l’image d’une fin de soirée. De celles qui se prolongent tard dans la nuit, quand les chignons se défont, que les costumes sont froissés et que les femmes portent leurs escarpins à la main.

Il est tard, les brumes de l’alcool comme les brumes hugoliennes brouillent le vernis des apparences. Les vapeurs des substances illicites donnent aux corps fatigués des allures de spectres. Les langues se délient, livrant des récits apparemment sans ordre logique, ni cohérent... Mais la parole est là, avec son souffle et son emphase, sa rigueur et sa clarté; c’est là, toute la magie d’Hugo, cette fin de nuit où l’on sombre a tout de l’expérience chamanique : dans les ténèbres pointent les lueurs de la clairvoyance.

Comme le faisait Hugo à Guernesey, on pourrait faire tourner les guéridons et convoquer les esprits, ce n’est pas nécessaire : les images se convoquent d’elles-mêmes et avec elles, c’est toute l’histoire de l’humanité qui se révèle.

Cette Légende des siècles se raconte comme un rêve, elle est la cartographie imaginaire de l’esprit humain. Hugo n’a cherché ni vérité historique ni chronologique, il dépeint, il trace et dans cette suite de traces, celles de l’homme oscillant indéfiniment entre grandeur et décadence, entre monstruosité et compassion.

Car s’il est meurtrier, tyran, sanguinaire, l’homme est toujours sauvé par une générosité gratuite, un courage absurde, une solidarité sans motif... Et c’est peut-être ça que l’au- teur appelle la conscience.
Thème si cher à Hugo ! La conscience de Mourad le despote, de Kanut le parricide, celle du soldat d’Eylau dans son abnégation...

«Le bon Dieu de là-haut était-il pour ou contre ?» : Qu’importe, la conscience de l’homme n’appartient qu’à lui-seul.
Cette conscience qui sans doute sauvera l’homme de lui-même, lui permettant de renaître à une civilisation après qu’il aura détruit la précédente.

Capture d’écran 2021-01-06 à 21.25.14.

“Mourir, il ne le peut,

          mais renaître qui sait ?”

bottom of page